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20 ans d'écart (2013) de David Moreau avec Virginie Efira, Pierre Niney, Gilles Cohen...

   On nous prend pour des cons. Et c'est fort agaçant. Ce n'est pas parce qu'une bonne partie du public français adore consommer de la bouillie qu'il faut en conclure que tous les spectateurs sont des crétins finis. De quoi je parle ? De cette merde portant le titre suivant : "20 ans d'écart". Premier point, les personnages du film n'ont, justement, pas 20 ans d'écart. La blondasse de service en a 38 et le jeune branleur doit en avoir 22 ou 23. Ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les dossiers de presse. Vous allez me dire que c'est un détail. Soit. Deuxième point dans ce cas : Virginie Efira qui incarne la belle plante est née le 5 mai 1977, elle a donc 36 ans. Pierre Niney qui interprète le jeune branleur est né le 13 mars 1989, il a donc 24 ans. De 20 ans, on passe donc à 12 ans d'écart. Et si vous me dites encore que c'est un détail, commencez par cesser de lire ces lignes, je considère dès à présent que vous n'êtes plus digne de les avoir sous le nez. Oui, je suis un connard condescendant.
   Le fait est que le cinéma français se complait dans sa médiocrité. Misogyne au possible, il n'assume pas de montrer à l'écran deux acteurs qui auraient véritablement 20 ans d'écart. Combien d'actrices, à l'aube de la quarantaine, disparaissent des écrans ? Plus assez sexy, plus assez glamour. Ce qui est une double hypocrisie parce que les actrices en question ne montreront, de toute façon, jamais un bout de fesse. Faut pas choquer la ménagère de moins de 50 ans ! Faut que le divertissement soit calibré pour passer en prime time sur TF1, les enfants ! Donc flasque ou pas, avec cellulite ou pas, peu importe, dans les divertissements familiaux, le cul d'actrice française ne se filme pas. Point. Laissons ça au cinéma d'auteur ! Et si un réalisateur ose l'impossible, une doublure se chargera de remplacer nos chères actrices ! De la même manière que, à la une des magazines, Photoshop fait disparaitre leurs vergetures, leurs cernes et leurs bourrelets. Monde malade que le nôtre.
   Dans ces conditions, que dire sur "20 ans d'écart". Et est-ce bien utile ? Une meuf de 38 ans bosse dans un magazine de mode. Pour paraître branchée aux yeux de son patron, et donc pour monter en grade, elle se tape un étudiant. Lui tombe amoureux direct. Elle l'utilise avant de le jeter. Il est triste. Elle a mauvaise conscience. Ils finiront ensemble, vivront heureux et auront des enfants. Et le spectateur rendra son cerveau disponible pour Coca Cola avant, pendant et après. Non seulement "20 ans d'écart" n'est jamais drôle et totalement prévisible. Non seulement Efira joue, pour la 1868ème fois, le même rôle. Non seulement Pierre Niney est totalement sous-utilisé. Non seulement ... Bon, on va arrêter avec les "non seulement". Le film est nul, vous l'aurez compris. Les producteurs français sont incroyablement frileux. Les scénaristes se voient refuser des scripts audacieux au profit de films à la con calibrés pour plaire à l'ensemble de la famille. Les comédies romantiques en sont le symbole. Elles se ressemblent toutes : "La stratégie de la poussette", "Un prince (presque) charmant", "Amitiés sincères", "Amours & turbulences" etc etc. Toutes les mêmes. Vous en avez vu une, vous les avez toutes vues.
 
Note : 02/20
Johan Girard
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