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21ème Festival International Du Film Fantastique de Gérardmer

Dimanche 2 Février, 18h35
Nous sortons de la projection de « The Sacrament » de Ti West, le dernier film en compétition officielle. Un found-footage dans lequel trois journalistes de « Vice » partent en reportage dans une communauté religieuse coupée du monde. Très plaisant à suivre, bien que légèrement incohérent sur la fin, on se demande quand même pourquoi cette œuvre se retrouve dans la sélection officielle car elle ne fait pas vraiment appel aux ressorts du cinéma fantastique (ce qui ne l'a pas empêché de rafler le prix du jury « Syfy »). Raaah, ça y est, nous sommes contaminés par le public qui nous a entourés durant ces quatre jours, et on commence à râler sur tout.
 
Car oui, un des leitmotivs de certains cette année fut la plainte. Se plaindre de devoir faire la queue dans le froid vosgien durant une bonne heure pour s'assurer de rentrer dans la salle (« 10 ans que je viens ici cette année c’est la dernière fois ! Organisation de merde! »). Se plaindre de la sélection des films « On attend, on n'est pas sûr de rentrer dans la salle, et quand on voit la sélection qu’on nous propose pffff... ». Bref, c'était la fête à l'aigritude !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Et histoire de se mettre encore plus les spectateurs à dos, le Grand Prix du festival a été décerné au sympathique « Miss Zombie » du japonais Sabu. Un film en noir et blanc qui suit la vie d'une zombie, à un stade peu avancé de zombification, devenue une sorte de domestique chez des riches japonais. Original dans son propos et assez radical dans sa forme (lent, très lent, répétitif et contemplatif), « Miss Zombie » n'a laissé personne indifférent et s'est attiré les foudres d'une partie du grand public. L'équipe de Petits Films Entre Amis lui décerne en tout cas le prix du « Film le plus spoilé du festival » et remercie cordialement les personnes aimant raconter à voix haute la fin des films dans les files d'attente.
 
L'Asie avait le vent en poupe puisque l'un des deux gagnants du prix du Jury (présidé par Jan Kounen) fut le film hongkongais de Juno Mak : « Rigor Mortis ». Racontant l'histoire d'un ancien acteur de film de vampire rentré s'installer dans l'immeuble de sa jeunesse, il se retrouve confronté à des esprits qui hantent son appartement. Pour qui a eu le courage de rester accroché à la première partie du film confuse au possible, la suite offrira son lot de scènes d'action spectaculaires avec une esthétique très soignée et une photo au top !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'autre vainqueur de ce Prix du Jury est d'une certaine façon le grand gagnant du festival puisqu'il remporte également le Prix du Jury Jeune, le Prix de la Critique et le Prix du Public. Il s'agit de « The Babadook » de l'Australienne Jennifer Kent. Contant l'histoire d'une mère et de son fils tous deux hantés par le Babadook, un monstre issu d’un livre pour enfants, le film se démarque tant par son duo d'acteurs que par sa réalisation maligne et son rythme bien pensé qui arrive à nous tendre durant 90 minutes sans en faire des tonnes. Clairement le grand film de cette sélection. On espère qu'il trouvera un distributeur en France.
 
Notre autre coup de cœur signé Jim Mickles est malheureusement rentré bredouille. Remake américain de « Ne nous jugez pas » qui avait remporté le prix du Jury en 2010, « We Are What We Are » suit une famille composée d’un frère et de deux sœurs placés sous l’autorité d’un père aux pratiques religieuses douteuses, le tout dans les environs d’un bled américain en proie aux inondations. Les acteurs principaux, adultes ou enfants, sont très bons et participent à la réussite de ce projet à l’atmosphère glauque comme il faut pour nous tenir en haleine du début à la fin.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les films français étaient également de la partie. Tout d’abord via la coproduction franco-irlando-suédoise « Dark Touch » de Marina De Van. Suivant une petite fille dont les pouvoirs vont tuer sa famille, le film rappelle naturellement « Carrie ». Bien qu’on sente qu’il ne dispose pas de moyens extraordinaires, « Dark Touch » tient plutôt la route dans son ensemble même si la conclusion a de quoi laisser dubitatif.
 
L’autre film français, « Ablations », a été réalisé par Arnold de Parscau sur un scénario de Benoit Delépine. Il raconte l’histoire de Pastor (parfaitement campé par Denis Ménochet) qui se réveille un matin sans son rein. Il va mener l’enquête jusqu’à se perdre lui-même pour comprendre ce qu’il s’est passé. Bien qu’un peu (beaucoup ?) mou et au final pas spécialement fantastique dans les sujets qu’il aborde, « Ablations » a pour lui une réalisation propre et complexe à la fois mais avant tout soignée. Sachant que le réalisateur a conçu le dernier clip de David Lynch, il n’y a rien d’étonnant à ça !
 
Finalement la seule vraie mauvaise surprise de cette sélection fut « The Last Days On Mars » de Ruairi Robinson. Pour faire simple, une découverte sur Mars transforme les chercheurs / spationautes qui l’ont faite en zombies. Même si ça démarre bien tant au niveau visuel que de l’histoire, finalement il ne se passe pas grand-chose durant 98 minutes. Et le film nous offre une galerie de personnages tous plus stupides les uns que les autres ! Vous savez, ceux qui font les choix les plus absurdes pour survivre, ben voilà ce sont eux. Ne soyez pas stupides comme eux, ne perdez pas de temps avec « The Last Days On Mars ».
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hors sélection, si on fait abstraction des films de monstres débiles dont on raffole un peu (le déjà culte « Sharknado ») voire beaucoup (le très volontairement comique « Big Ass Spider! ») quelques autres œuvres ont retenu notre attention. Tout d’abord les peu originaux et légèrement prévisibles « Static » (avec son histoire de gang masqué qui débarque chez un couple) et « Mindscape » (et son détective mental / hypnotiseur) qui ont toutefois tous deux le mérite d’être plus qu’efficaces (surtout le premier). « The Machine » prouve qu’avec peu de moyens et des bons synthés qui sonnent années 80, il est tout à fait possible de faire un sympathique long-métrage de SF avec des robots. Les Autrichiens eux se sont lâchés dans « The Station », un film avec des monstres en carton-pâte complètement improbables (et très drôles). La compilation de courts en found footage « V / H / S / 2 » a fait frémir plus d’un spectateur dans la salle, a contrario du film espagnol « L’emprise du mal » qui, à force de jouer non-stop sur les grosses ficelles du sursaut, finit par s’autodésamorcer… Balèze !
 
Au final, de notre point vue, contrairement à la pensée majoritaire que l’on a pu entendre ici ou là, nous avons trouvé les films relativement corrects. Et même si rester immobile durant une heure n'est pas la chose la plus agréable au monde, on a assisté sans grosse difficulté à toutes séances que l'on avait programmées (23 au total!).
 
Freysou et Ash-D
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