top of page

Annie Hall (1977) De Woody Allen Avec Diane Keaton, Woody Allen, Christopher Walken, Jeff Goldblum...

      Alvy Singer a quarante ans et une vie de merde, tant sur le plan professionnel que personnel. Jusqu’au jour où il croise la délicieuse Annie. Le début d’une histoire d’amour belle à en crever.
 
   Jusqu’en 1976, Woody Allen est une machine à blagues. Le petit binoclard écrit plus vite que son ombre, que ce soit pour les journaux, la télé ou le cinéma. Ses premiers films, inspirés notamment des Marx Brothers, sont décalés et burlesques ("Prends l’oseille et tire-toi", "Bananas", "Guerre et amour"). Bref, Woody Allen est un sacré rigolo. Plus pour très longtemps. En 1977, "Annie Hall" sort sur les écrans. Le cinéaste glisse de la profondeur dans ses personnages, du romantisme et de la mélancolie dans son scénario. L’humour est toujours là, totalement renversant mais la tendresse n’est jamais bien loin. Allen entre dans la cour des grands. Chef d’œuvre à la clé et Oscar du meilleur film posé sur la cheminée.
    Plus tard, le réalisateur enfoncera le clou. "Annie Hall" fait partie de sa trilogie majeure en compagnie des non moins fabuleux "Manhattan" (1979) et "Hannah et ses sœurs" (1986). En clair, Woody Allen n’avait jamais été aussi bon avant et, malgré une flopée de pépites, de "Crimes et délits" à "Match Point", il ne sera plus jamais aussi brillant ensuite. Et pour cause : Annie Hall frôle la perfection. Et là, on reprend notre souffle et on revient à la ligne les enfants.
    Mentionnons d’abord les dialogues : Prodigieux ! Hilarants ! Irrésistibles ! La mise en scène et le scénario sont, eux, d’une inventivité constante. Les dizaines d’idées brillantes dont le film recèle ne peuvent être développées ici, faute de place (voyez le film, bordel !) mais on citera notamment des témoignages face caméra, très originaux pour l’époque, ou encore un double-dialogue entre Alvy Singer et Annie à pleurer de rire (les personnages échangent des banalités, ce qu’ils pensent réellement apparaît en sous-titrage). L’épilogue déchirant construit à partir de flash-backs doit évidemment être mentionné. Mille fois copié, jamais égalé! Jeunes cinéastes d’aujourd’hui, allez vous coucher avec vos comédies romantiques à deux balles !!!!! Comment ne pas citer également l’apparition d’un fantôme d’Annie Hall (formidable Diane Keaton) : lorsqu’elle s’ennuie au lit, elle sort de son propre corps en attendant que ça se passe … En 1h33, Woody Allen condense tout ce qui construit ou détruit l’amour : séduction, désir, passion, jalousie, érosion du couple. Tout y est. Et c’est d’une justesse absolue.
 
NOTE : 19/20
Johan Girard
bottom of page