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Baise-moi (2000) de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, avec Karen Bach, Raffaëlla Anderson, Patrick Eudeline…

   Sale, déroutante, jonchée d’embûches, de solitude, de désillusion, c’est ainsi que la vie est, selon Despentes, qui offre à ses spectateurs une vision hyperréaliste, mais un peu caricaturale, de ce que les femmes subissent, et de la réplique des femmes à cette violence verbale et physique. Pour donner le ton, le film débute par un viol, dont on ne nous cache rien, bien plus violent que d’autres viols célèbres au cinéma, de « Millenium » à « Irréversible »… Le viol est double, les coups portés sont réels, la jouissance des hommes qui voudraient qu’elles aiment ça nous éclate au visage.
     C’est là que tout commence : la revanche de Nadine et Manu, qui jouent le jeu pervers des hommes pour leur montrer qu’à la fin, c’est elles qui décident de leur sort. En fait, ce film n’est pas un vrai film : c’est léger (1h15, des temps morts, des dialogues futiles), c’est mal filmé (c’est le premier film de Despentes), c’est surtout très mal joué, à la hauteur de Rocco Siffredi dans « Romance X » : les actrices principales sont issues du porno, et on sent effectivement comme un goût d’amateurisme dans leur interprétation. Après, si ce n’est pas un film, ce n’est pas rien non plus : c’est un pamphlet, aussi indigné que celui de Stéphane Hessel, en plus alternatif, dirons-nous.
     Despentes lève le voile sur la condition de la femme, sur son rapport aux hommes, sur son rapport à son propre corps. Les idées sont là, les arguments sont là, et c’est clair : on comprend bien où elle veut en venir. Les hommes sont des porcs qu’il serait bon d’émasculer.
C’est fait.
Mais c’est mal fait.
     Heureusement, depuis, avec « Bye bye Blondie », aussi adapté d’un de ses romans, Despentes a progressé. Les choses se précisent avec le temps. Comme son talent.
 
Note : 7/20
Claire Carlut
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