top of page

Blue Jasmine (2013) de Woody Allen avec Alec Baldwin, Cate Blanchett, Sally Hawkins...

   Jasmine a longtemps été le cliché de la femme vénale et superficielle. Elle a épousé un riche homme d'affaires qui, entre deux coucheries à gauche et à droite, la couvrait de bijoux. Aujourd'hui, la grande blonde est à la rue. Plus de mari, plus d'argent mais une grande valise remplie de vodka et de xanax. Incapable de payer un loyer, elle part habiter chez sa soeur et se demande ce qu'elle va faire de sa vie.
  Cette nouvelle production annuelle de Woody Allen est une toute petite cuvée. Le cinéaste n'est pas loin d'être un génie et l'on ne compte plus le nombre de chefs d'oeuvre qu'il a réalisés jusqu'ici. On pense notamment à "Annie Hall", "Hannah et ses soeurs", "Crimes et délits", et "Manhattan" pour ne citer que les plus évidents. "Blue Jasmine" est, malheureusement, à des années lumière de ces sommets. Les premières minutes, extrêmement bavardes, sont à la limite du supportable et, dans l'ensemble, la première heure du film est poussive et mollassonne. "Blue Jasmine" souffre également de son scénario, cousu de fil blanc. On voit très vite où Woody Allen veut en venir et comment il compte y parvenir. Jasmine sombre sous nos yeux et n'a aucune chance de s'en sortir. La snobinarde se couvre constamment de ridicule et sa santé mentale laisse à désirer.
    A partir de là, le film, construit à partir de flash backs accablants, se traine. On baille, on regarde sa montre, on se dit que le cinéaste a décidément pris un sacré coup de vieux. Entre parenthèses, que la presse cinéma encense "Blue Jasmine" à grands coups de 5 étoiles, en veux-tu en voilà, est, pardonnez moi l'expression, à se pisser dessus. Les escrocs gagnent du terrain d'année en année et ne se cachent même plus.
    Mais revenons-en à "Blue Jasmine". Woody Allen n'est pas le premier venu et, même peu inspiré, il distille un humour noir qui fait mouche. Il tire à vue et prend un malin plaisir à n'épargner personne. Les hommes sont tous des obsédés sexuels (si possible adeptes de l'adultère). Les femmes sont des machines à soutirer du fric. Tous les personnages en prennent pour leur grade ! La soeur de Jasmine, Ginger, finit même par tomber dans tous les travers décrits plus haut ! Les acteurs sont impeccables notamment Cate Blanchett dont l'interprétation n'est pas sans rappeler "Un tramway nommé Désir". L'épilogue, délicieusement noir, n'efface pas, loin s'en faut, toutes les faiblesses du film mais a le mérite de nous avoir tenu éveillés. C'est déjà ça.
 
Note : 10/20
Johan Girard
bottom of page