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Cinquante Nuances de Grey (2015) de Sam Taylor-Wood, avec Dakota Johnson, Jamie Dornan, Rita Ora…

   On est aux USA, un endroit bien particulier où le nom de Sade n’évoque pas grand-chose, mais où les lectrices emportent leur exemplaire de « 50 nuances de Grey » au fast-food, rêvant à la luxure et au joli monsieur qui va les fesser, elles, les mains maculées de ketchup et la bouche pleine de frites.
   Voilà le tableau : un homme riche, très puissant, très beau, célibataire et une jeune vierge littéraire, cliché de la romantique, se rencontrent. Il lui dit qu’il n’est pas le petit ami idéal et qu’il a des pratiques un peu spéciales. Elle lui répond que fi du romantisme, elle veut être initiée. (Une fille pleine de convictions !)
    Un remake sado maso pas du tout réussi de l’histoire entre le Vicomte de Valmont et la jeune Cécile de Volanges, dans une version urbaine et capitaliste : elle est jeune et pauvre, il est à la tête d’un empire et réussit tout ce qu’il entreprend. Il a un jet privé et des beaux costards à 10 000 dollars.
   Ce qui est navrant, au-delà de ce roman de gare, c’est le jeu de ce duo d’acteurs. Elle, la pistonnée de service (maman et papa faisaient du cinéma), est la plus navrante. Effectivement, moi aussi, on m’aurait donné un fouet, je l’aurais volontiers utilisé sur elle. L’autre n’est pas mal non plus, ne sachant que faire de ses répliques dignes des « Feux de l’amour ».
   La mise en scène est au rabais. Je pense tout simplement qu’il n’y a aucune mise en scène. Ce film se fout de tout, surtout du cinéma et de tous les spectateurs.
   Derrière le vernis, ça craque. C’est long, tellement long. Et c’est d’un pathétique.
    Tout ça pour un dépucelage (puritanisme oblige, c’était doux, c’était merveilleux), puis trois fessées et des yeux bandés. C’est dans la lignée de ce beau nanar de 2004 avec Johnny Depp, « Rochester, le dernier des libertins ».
    Je résume : E.L. James n’est vraiment ni le Marquis de Sade ni Choderlos de Laclos. Sam Taylor-Wood n’est vraiment pas Paul Verhoeven.
 
Note : 0/20
Claire Carlut
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