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District 9 (2009) de Neill Blomkamp avec Sharlto Copley, Jason Cope, Nathalie Boltt...

  Des Aliens débarquent sur Terre, s’installent aux côtés des humains qui décident progressivement de les parquer dans une zone de sécurité : le District 9 en Afrique du Sud. Les extra-terrestres y font leur petite vie, mais le MNU, la société privée qui gère le District 9, choisit de les transférer vers un nouveau camp (de concentration ?). L’agent Wikus van der Merwe est le responsable de ces opérations de transfert.
  "District 9" avait le potentiel pour être un grand film. Ou, au moins, un bon film. Malheureusement pour nous c’est un désastre. Neill Blomkamp nous a fait perdre 2 heures de notre vie. Si l'on ajoute à cela la 2eme heure de "Elysium", affligeante, on en est à 3 heures de vide intersidéral. Ca commence à faire beaucoup Neill ! Que reproche-t-on à "District 9" ? D'abord d'être un fourre-tout indigeste de SF, action et comédie. Premier problème : ne sachant pas comment mettre en branle son histoire, le scénariste-réalisateur utilise un procédé vu et revu au cinéma : le faux documentaire. Des salariés du MNU témoignent donc devant la caméra. On se tape tout l’historique du District 9. Le procédé, ultra scolaire, se révèle rapidement indigeste. Autre énorme point faible du film : son personnage principal, Wikus, interprété par Sharlto Copley. Si les Aliens ressemblent à des crevettes, Wikus, lui, a une tête de moule et le charisme d’une huître. Et comme il est omniprésent à l’écran, le film ne fonctionne jamais. Pour l’empathie, on repassera. Et que dire des autres personnages ? Les militaires sont de gros bourrins, détestant les Aliens, les exécutant en toute impunité en pleine rue. Les blancs-becs à la tête du MNU sont de véritables salauds uniquement intéressés par le profit. Les noirs, eux, sont tous des trafiquants. Ah oui, j’allais oublier : ils mangent des cadavres d’Aliens pensant qu’ils vont y puiser une force surnaturelle. Cliché. Cliché. Cliché.
   "District 9" a toutefois deux ou trois qualités qu’on ne peut ignorer. La mise en scène tient la route. Les plans du vaisseau Aliens sont spectaculaires. Et la parabole politique n'est pas dégueulasse (le parallèle avec l’Apartheid est évident). C’est à peu près tout et c’est bien peu.
Nous nous quitterons en dressant un début de liste de films plagiés par "District 9" : le personnage principal subit les mêmes mutations que Seth Brundle dans "La Mouche". L'ambiance fin de monde est (in)digne du génial "Les fils de l’homme". Le vaisseau spatial ressemble étrangement à celui de "Independance Day". Le labo bourré d’expériences génétiques cradingues renvoie directement à celui du merveilleux "Alien Resurrection". La machine de guerre qu'on voit dans le film est à peu près semblable à celle de "Robocop", avec un p’tit arrière goût désagréable de "Transformers". Quant aux extra-terrestres, ils ont une tête qui rappelle carrément la créature de "Predator". On pourrait continuer comme ça pendant des heures. Ce film n'a aucune âme. Si Neill Blomkamp se mettait à la bande dessinée, il prendrait des ciseaux, de la colle, irait chercher ses albums de "XIII", "Blacksad", "Le chant des Stryges" et ferait son petit best of personnel.
   Afin de ne pas tomber dans la méchanceté gratuite, nous n'évoquerons pas ici les vingts dernières minutes de "District 9". Réjouissons-nous juste que le ridicule ne tue pas.
 
Note : 04/20
Johan Girard
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