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Django Unchained (2013) de Quentin Tarantino avec Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio...

   Avec Quentin Tarantino, il convient parfois de mettre les choses au clair. "Django Unchained" n'est pas plus un western qu'"Inglourious Basterds" était un film de guerre. Chaque production tarantinesque est un cocktail d'influences, plus ou moins bien exploitées. N'en déplaisent aux fans inconditionnels du réalisateur, sa filmographie est en dents de scie. On ne peut pas faire mouche à tous les coups. "Django Unchained" en est un bel exemple.
  On imagine d'ici les yeux écarquillés des fans de Tarantino. On ne s'attaque pas à un tel monument impunément. Alors, soyons précis : Oui, l'ami Tarantino a la classe, oui c'est un réalisateur en or, et oui son début de carrière a été l'une des plus grandes claques que le 7eme art nous ait donnée. L'enchainement "Reservoir Dogs/Pulp Fiction" : quel pied, bordel !
  Près de 20 ans plus tard (oui, déjà), "Django Unchained" sort sur grand écran. Deux ans avant la guerre de Sécession, dans le sud des Etats Unis, un chasseur de primes, le Dr King Schultz, fait l'acquisition de l'esclave Django. Si ce dernier l'aide dans sa traque de malfrats, il lui rendra la liberté. Et Django retrouvera sa bien-aimée.
   Sur le papier, ça a de la gueule, d'autant que, dans les rôles principaux, Jamie Foxx, Leonardo DiCaprio et Christoph Waltz assurent sévèrement. Surtout Waltz, aussi génial ici que dans "Inglourious Basterds", c'est dire s'il place la barre haut. En matière de mise en scène, Tarantino a également gardé la main. C'est beau. C'est bon. On en redemande. D'autant que la photographie de Bob Richardson fait de chaque plan une réjouissance pour les yeux. Le film a démarré depuis 1h40 et voilà qu'on succombe à "Django Unchained" comme une petite groupie. Le genre midinette qui a tous les DVD du beau Quentin dans sa chambre, vous voyez. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si la (très longue) dernière heure de "Django Unchained" ne tournait à la mascarade. A croire qu'en franchissant le cap des 50 ans, Tarantino commence à se faire vieux. Et là, cher lecteur, on te prévient : les lignes qui suivent sont une succession de spoilers. Si t'as pas vu le film, cesse immédiatement de lire. C'est un ordre.
   Nous voilà donc dans la plantation du puissant Calvin Candie. Pas le genre de mec à rigoler. On peut même dire qu'il manque légèrement d'humour. Si l'un de ses esclaves n'accomplit pas bien son travail, il ramasse des coups de fouet ou se fait bouffer par les chiens. Précision : La femme de Django travaille pour cet homme. La pauvre a dû morfler. Après moults dialogues poussifs, voilà que ça flingue dans tous les sens. Pour une provocation futile, le Dr Schultz part en opération-suicide. Le chasseur de prime cynique se sacrifiant pour laver son honneur ? Peu crédible mais soit. Calvin Candie y laisse sa vie. La maison est en ruines. Django et sa protégée sont faits prisonniers. Et là, quelle mouche a donc piqué Tarantino ? La bouillie scénaristique qu'il nous sert est indigne du bonhomme. Comment croire que Django puisse-t-être ligoté sans être torturé et cédé comme n'importe quel esclave alors qu'il a buté le maître des lieux ? Qui croirait une seconde que sa femme serait maintenue en vie, nourrie, en bonne santé ? Réécrire l'histoire : OK. Faire mourir Hitler dans un cinéma : formidable. Se foutre éperdument de la crédibilité de son histoire : pourquoi pas. Mais avec "Django Unchained", Tarantino est juste hors-sujet.
 
Note : 11/20
Johan Girard
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