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Epic (2013) de Chris Wedge avec Beyonce Knowles, Josh Hutcherson, Amanda Seyfried...

   Souvenez-vous, c'était il y a dix ans de cela, "L'âge De Glace" débarque sur nos toiles, ovni d'humour et visuellement sympathique (n'oublions pas que "Toy Story", le premier long métrage d'animation 3D n'est sortit qu'en 96. Le médium est donc encore neuf!). Petits et grands s'enthousiasment pour le premier film du studio d'animation Bluesky. Depuis, nombreux sont les films en images de synthèse, séduisant les petits mais blasant les grands. Epic actuellement en salle se charge donc de changer la tendance actuelle.
   Parce que oui, on en a marre des films comme "Les Croods" et qu'à quelques exceptions près les studios se sont pour la plupart engagés dans la voie du "mignonisme rose bonbon". Même Pixar en a déçu plus d'un avec "Rebelle", alors que leur dernier bébé, "Monstres Academy" (sortie prévu pour le 10 juillet), effraie les autres. M'enfin, revenons à nos moutons: Mary-Kate, une jeune fille de 17ans va retrouver, après la mort de sa mère, sans grand enthousiasme son père avec qui elle ne vit plus depuis de nombreuses années. Celui-ci étant en effet obsedé par la nature et par leurs étrange habitants: les hommes feuilles. Persuadée que son père est fou, Mary-Kate va déchanter lorsqu'elle va se retrouver, malgré elle, impliquée dans une bataille qu'elle ne soupçonnait pas...
    Bon vu comme ça, on a la douloureuse impression d'entendre du "Arthur et Les Minimoys", et là ça fait "outch", parce que merde quoi, même si ça y ressemble et bien en fait ça n'a rien avoir avec la créature de Besson (ouf!). Chris Wedge (le réal' et directeur de Bluesky) pour son grand retour (monsieur n'a réalisé que "L'âge De Glace" et "Robots") a choisi d'adapter le livre de William Joyce "The leaf men and the brave good bugs" écrit en 1996 (si je le précise, c'est pour que vous alliez voir la date de sortie du bouquin de Besson ah ah). Ce conte écologique permet au studio de dévoiler toute son ambition avec la création d'un nouveau monde mi-reel/mi-féérique simplement bluffant de réalisme et de beauté.
    Tout dans le film semble sujet à dévoiler le potentiel des animateurs, tant visuellement (une flèche tirée sur un tronc d'arbre nous dévoilant les Bogans de manière terriblement esthétique; la transcription de la nature et le chara design des personnages (les hommes-feuilles étant par exemple très influencés par les samouraïs…) qu'humouristiquement (le décalage entre le monde des hommes feuilles et des humains, faisant passer le père pour un idiot et le chien à trois pattes pour une créature terriblement féroce). Et si nos pupilles sont charmées, le scénario peut sembler à bien des égards quelque peu manichéen (les méchants Bogans contre les gentils Hommes feuilles). On se laisse cependant prendre par cette histoire qui détonne et surprend: Mary-Kate n'est pas stupide comme la plupart des jeunes filles en fleur Disney et n'a d'ailleurs jamais demandé à se retrouver embarquée dans cette histoire, le père est un "nerd" qui fait franchement sourire par sa maladresse et le chien, une trouvaille! Parce que oui, mettre un chien handicapé comme personnage récurent il fallait oser.
    Mais on parle on parle et on en oublie Mub et Grub qui a coup sûr vous feront tordre: un escargot et une limace, duo brillant et poilant. Bref, les personnages sont méticuleusement étudiés et ça fait du bien.De l'action, de l'humour, et un rythme d'enfer, que demande le peuple? Et si vous grognez d'avance à l'idée qu'un énième film vienne vous faire la moral sur la nature, dites-vous que le message passe crème vu qu'il n'est pas flagrant. Je m'explique: si vous avez vu le Lorax, vous savez que l'on dit clairement à vos bambins de toujours ne pas faire mal à la nature et là niveau com' ça passe ou ça casse. Et bien "Epic" a la subtilité d'expliquer la chose un plus plus philosophiquement, en tant qu'équilibre, où différentes forces s'affrontent, tout en ayant un impact les unes sur les autres, la meilleure des choses étant bien sûr de préserver cet équilibre qui constitue notre harmonie. Et puis mince quoi, le père ce "nerd", a lui aussi droit à son moment de gloire !
    Bref, si vous ne l'avez toujours pas compris, j'ai passé tout le film alternant entre le rire et l'éblouissement alors courez, volez ou prenez encore votre traction avant pour aller voir ce film qui est à coup sûr appeler à rester dans les annales de l'histoire du cinéma d'animation de ces dernières années.
 
NOTE : 17/20
Laureline Massias.
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