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Green Room (2016) de Jeremy Saulnier avec Anton Yelchin, Imogen Poots, Patrick Stewart...

   Un van égaré dans un champ de maïs, le conducteur ainsi que ses trois acolytes endormis, c’est ainsi que « Green Room » démarre. Un premier plan plutôt drôle, qui ne laisse pas encore présager de l’enfer que vont vivre ces jeunes gens. Les premières minutes du film nous apprennent que ces personnes, musiciens dans un groupe de punk, sont en pleine tournée et en pleine galère, dans un esprit totalement DIY (Do it yourself). Leurs références musicales (Minor threat, Dead kennedy’s et compagnie), leurs manières d’être et de penser les rendent attachants. Une introduction réussie et nécessaire dans le processus du film. Tout dérape lors d’un concert sur le tard dans un club à tendance skinhead et géré par un gang aryen...
    Le film bascule complètement dans un tout autre registre : toute les pièces sont mises en place pour un thriller glaçant, un survival haletant. Devenu persona non grata (le terme est faible croyez moi), le groupe est retranché dans sa loge et commence par lutter verbalement contre ses assaillants rasés. Une tentative louable mais vaine, la violence devenant vite physique. C’est là que Saulnier nous saisi brutalement et nous glace le sang. La violence est omniprésente, brutale et presque inattendue. Le huis clos que vivent les protagonistes nous étouffe et chose assez rare, nous pensons comme eux. A aucun moment, je n’ai eu le sentiment que les personnages réagissaient stupidement comme  c’est très souvent le cas dans les films de genre horrifique. Pire, les héros tombent un à un comme des mouches devant l’incapacité de trouver une solution, l’impasse est morbide et gore (chapeau les effets maison). Le final ne laisse pas beaucoup plus d’optimisme : il faut sombrer dans la folie et la violence pour s’en sortir. Voilà qui est fort réjouissant...
    « Green Room » est donc un film brillant de par son ambiance, le huis clos qu’arrive à installer Saulnier est bluffant et nous serre la gorge, la maitrise du suspense est palpable et haletante. A ce titre la bande son, faite de punk et métal, aide à rendre l’endroit crasseux et sombre. De plus, les protagonistes qu’ils soient du bon côté ou de celui des assaillants ne sombrent jamais dans le cliché, au contraire. En effet, les néo nazis paraissent bien plus complexes que de simples brutes aux idées nauséabondes. Je pourrai pinailler sur quelques détails, notamment une incohérence que je vous laisse découvrir dans le final mais ne gâchons pas le plaisir, j’ai aimé souffrir avec ces pauvres keupons.
 
Note : 16/20
Nifa, maso d'un soir.
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