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Hana & Alice mènent l'enquête (2016) de Shunji Iwai avec les voix de Yû Aoi, Anne Suzuki...

   Suite au divorce de ses parents, Arisugawa (surnommée Alice) arrive en cours d’année dans une nouvelle ville et un nouveau collège. Mais son intégration est laborieuse car l’ambiance dans sa nouvelle classe est particulière. En effet, elle est rejetée par tout le monde car elle a récupéré la place de Judas, un jeune garçon décédé en plein cours l’année d’avant. Si les raisons qui entourent sa mort semblent être surnaturelles, il se pourrait qu’Hana, une étrange adolescente qui vit recluse chez elle et qui habite en face d’Alice, soit mêlée à tous ces mystères.
    Si on se réfère au titre et au premier tiers du film, cet « Hana & Alice mènent l’enquête » fleure bon l’épisode de Scooby-Doo avec sa galerie de personnages décalés et ses explications qui finissent par arriver. Toutefois, autant vous le dire le film n’est pas vraiment ce qu’il prétend être. C’est avant tout une très jolie chronique sur l’amitié naissante entre deux adolescentes japonaises (avec un peu de promo pour Kit Kat ® en plein milieu car il ne faut jamais oublier d’où l’on vient*).
   Ce manga est en fait le prequel du film « Hana & Alice » (qui est en prise de vue réelle lui) sorti au Japon en 2004 (et qui reste inédit chez nous mais trouvable sur internet). Il racontait, dans une série de petits sketchs, le quotidien sentimental de ces deux étudiantes. Désireux de ne pas abandonner les personnages qu’il affectionne, le réalisateur  raconte ici leur rencontre.
    Et pour que l’illusion soit complète les deux actrices d’origine (Yû Aoi et Anne Suzuki) ont prêté leurs voix à leurs doubles animés et ont également participé au tournage de ce manga. Tournage oui, car Shunji Iwai a utilisé la technique de la rotoscopie (le film a été tourné en prise de vue réelle puis chaque image a été redessinée) pour le réaliser. Esthétiquement, le résultat est assez différent de ce que l’on voit habituellement. L’animation des personnages et leur design sont simples mais plaisants. Ca n’apparait pas aussi travaillé que ce à quoi on est habitué mais ça a son charme. Les arrière-plans sont eux magnifiques et parfois on assiste à de beaux mouvements de caméra.
  L’autre force d’« Hana & Alice mènent l’enquête » réside dans la finesse d’écriture de chaque relation humaine et de chaque personnage. A ce titre, la scène entre Alice et une personne âgée est un modèle de sensiblerie tout en restant amusante. Et pourtant cette scène, comme beaucoup d’autres, n’apporte pas grand-chose à l’intrigue, ce qui aurait de quoi irriter. Et pourtant on la suit avec le même plaisir que l’ensemble de l’œuvre, emportés par la musique et cette belle histoire. On pardonne donc au film son scénario maladroit avec son rythme est en dents de scie et ses enjeux parfois un peu faiblards car on vit un beau petit moment de détente dans ce monde de brutes.
 
Note : 14/20
Ash-D
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