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L'idéal (2016) de Frédéric Beigbeder, avec Gaspard Proust, Audrey Fleurot, Jonathan Lambert…

   Beigbeder adapte son propre roman, « Au secours pardon », au titre bien explicite pourtant. – S’il m’avait posé la question de cette adaptation, je lui aurais rendu service.
     Il récupère aussi son personnage fétiche, Octave Parango, habilement incarné par Jean Dujardin à l’époque de "99 francs" ; aujourd’hui, c’est un Gaspard Proust bien triste. Octave travaille maintenant pour les russes et continue de s’adorer, de s’éclater dans sa splendide vanité, au milieu de mannequins, de castings, de défilés. Il est contacté par l’Idéal (Halte ! Gros sabots !) qui est touché par un scandale provoqué par une de ses égéries – pour l’instant, tout cela est palpitant, je vous l’accorde. Il n’oppose pas grande résistance à travailler pour un monde qu’il déteste (c’est dire la lâcheté du type et le niveau de sa propre estime…) et promet à l’agence qu’il trouvera LE mannequin slave qui fera redécoller la marque… - Oui, c’est la péripétie. (Pour un romancier, ça la fout mal !)
Beigbeder a voulu s’attaquer encore une fois à la grande satire, mais c’est complètement loupé. Les acteurs ont du mal à nous convaincre d’avaler cette soupe.
    Aucun scénario, de l’autocitation, un goût amer de néant. En fait, ça me rappelle « un chef d’œuvre » du cinéma américain, qui voulait tenter à peu près la même chose : « Le diable s’habille en Prada ».
Bref, je n’ai pas retrouvé le cynisme d’antan, juste des démonstrations vaines que l’univers des cosmétiques est vraiment impitoyable. La cerise sur la montagne de coke, c’est bien sûr quand, à la fin du film, on nous verse une belle dose de sentimentalisme. - Comme si on n’avait déjà pas assez subi.
    Néanmoins, le seul petit plus du film est l’étrange Jonathan Lambert qui campe un personnage féminin tyrannique et excessif assez sympathique.
  Pardonnez-moi ce jugement si tranché mais il me semble que Beigbeder était plus à sa place dans « Le Cercle » à animer une émission sur le cinéma. Malheureusement il a voulu en faire.
Note : 4/20
Claire Carlut
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