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La Fille du Patron (2016) de Olivier Loustau Avec Christa Théret, Olivier Loustau, Florence Thomassin...

   Acteur, scénariste, réalisateur, Olivier Loustau n’est pas le plus connu de nos auteurs. Vous connaissez forcément son visage puisque le bonhomme a joué dans une flopée de films fort recommandables, à commencer par l’immense ‘‘Le Convoyeur’’ de Nicolas Boukhrief, mais aussi ‘‘Un Beau Dimanche’’ de Nicole Garcia ou ‘‘La Graine et le Mulet’’ d’Abdellatif Kechiche. Après avoir mis en boite deux courts métrages, il est passé au long pour un résultat qui force l’admiration.      Dans une petite ville de Rhône-Alpes, Vital, la quarantaine, est l’employé d’une usine textile qui bat de l’aile. Son temps libre, il le passe sur sa moto ou sur les terrains de rugby en compagnie de ses potes. Les troisièmes mi-temps sont arrosées et joyeuses. Tout le contraire de sa vie de couple. D’ailleurs, Vital et sa femme ne baisent plus et ça le déprime. Le jour où Alix, une ergonome canon de 25 ans, déboule dans l’entreprise pour réaliser une étude, les choses se compliquent. Et cela ne fait que commencer. Car Alix est la fille de son patron.
      Ce premier long métrage ambitieux s’articule autour du monde de l’entreprise, de la vie de couple, mais aussi des relations masculines (amis, collègues ou partenaires sur un terrain de rugby). Du début à la fin, Loustau, présent devant et derrière la caméra, passe d’un domaine à l’autre sans jamais baisser sa garde. Aussi juste sur le plan social qu’humain, ‘‘La Fille du Patron’’ divertit intelligemment. On suit avec plaisir le personnage principal, Vital, enfourchant sa moto pour fuir le domicile conjugal. On devine ses failles, ses doutes, mais aussi sa force de caractère lorsqu’il doit assumer certains de ses actes. On découvre également un univers qui ne nous est pas forcément familier. Celui d’une usine textile qui lutte pour ne pas disparaître, d’une bande de joyeux lurons qui affichent tout leur sérieux lorsqu’ils pénètrent sur un terrain de rugby. Quelque part entre les films de potes chers à un certain Claude Sautet (‘‘Vincent, François, Paul et les autres’’) et les œuvres profondément humanistes de Robert Guédiguian (‘‘les neiges du Kilimandjaro’’), ‘‘La Fille du Patron’’ est une belle réussite.
 
Note : 14/20
Johan Girard
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