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La La Land (2017) de Damien Chazelle Avec Ryan Gosling, Emma Stone, John Legend...

POUR

   Mia court de casting en casting avec l’espoir de devenir une grande actrice. Sebastian est obsédé par l’idée d’ouvrir un club de jazz. Quand ces deux rêveurs se rencontrent, cela fait immédiatement des étincelles. Envoyez la musique !
  Balayons immédiatement quelques informations erronées circulant ici ou là. Premier point : ‘‘La La Land’’ est une grande histoire d’amour avant d’être une comédie musicale. Il plaira aux initiés comme aux spectateurs les moins sensibles à ce style un brin désuet. Damien Chazelle est un cinéaste libre qui ne se pose pas de questions. Multiplier les numéros musicaux en une poignée de secondes ne lui pose aucun problème. Au contraire, il ne se prive pas dans la seconde partie de laisser défiler 30 minutes de bobine sans qu’un personnage ne pousse la chansonnette. Second point : ‘‘La la land’’ a le goût et l’odeur de la guimauve mais n’en est pas. Le scénario est noir, les personnages sont écorchés vifs et auto-destructeurs, l’épilogue à des années-lumière des feel-good movies.
    Egrainer les qualités du film pour en illustrer sa réussite serait un exercice complètement vain. Oubliez les longues tirades démontrant à quel point la mise en scène, la photographie ou le scénario sont remarquables. On s’en fiche complètement. D’abord parce qu’ici nous ne sommes pas dans Les Cahiers du Cinéma. Ensuite parce que ‘‘La La land’’ possède une chose extrêmement rare : le charme. Qu’il naisse d’un profond regard dans un piano-bar, d’un gros plan sur deux mains se joignant délicatement ou d’une tirade amoureuse maladroite. Emma Stone et Ryan Gosling s’occupent du reste. Les mimiques irrésistibles de ce dernier rappellent Cary Grant et démontrent une fois encore quel grand comédien il est. L’alchimie entre les deux acteurs est immédiate et porte ‘‘La La Land’’ vers les sommets.
 
Note : 16/20
Johan Girard

 

CONTRE

   Bon, puisqu'il me revient le rôle du sale type qui doit démolir (mollement) un prétendu chef d'œuvre, je tiens à signaler en avant-propos que j'ai bien aimé « La La Land », en grande partie grâce à sa réalisation fabuleuse, mais aussi parce que l’alchimie entre Emma Stone et Ryan Gosling fonctionne parfaitement. Sauf que, c'est bien sympa tout ça mais pas suffisant pour ne pas sentir une pointe de déception quand le générique de fin arrive.
  Le film commence fort, très fort même avec une introduction fabuleuse où, en plein embouteillage, plein de monde sort de sa voiture pour danser et chanter "Another Day of Sun". Puis l'intrigue débute et ce type de séquence va grandement se raréfier, ce qui est vraiment dommage car elles sont réussies (et les musiques charmantes). Plus qu’une comédie musicale, dans la tradition de celles de l’âge d’or du cinéma américain, nous voilà devant une belle histoire d'amour.
   Enfin belle, c'est le cas seulement sur la première partie du film, quand il baigne dans une naïveté artificielle qui lui va tellement bien. Sauf que « La La Land » est un film sombre où la vie et l'ambition de ses personnages les rattrapent et vont détruire leur relation. Beaucoup apprécient ce retournement. Pour ma part c'est à ce moment que le charme en partie a cessé d'agir. Et une fois ce dernier évaporé, le film devient moins captivant, d’autant plus que la seconde partie est peu bavarde et relativement expédiée. Finalement il faudra attendre un final épatant pour que le film retrouve ce qui lui sied le mieux: les chimères. Dommage qu'il se soit un peu perdu en cours de route.
 
Note : 12/20
Ash-"fleur bleue"-D
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