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La Pianiste (2001) de Michaël Haneke avec Isabelle Huppert, Benoît Magimel...

     « Amour » l’an dernier, « Le Ruban Blanc » en 2009, apparemment, Michael Haneke fait toujours dans l’optimisme radical. Avec « La Pianiste », en 2001, il m’avait déjà plongé dans la dépression, en adaptant un roman autrichien du même nom. C’est peut-être un hommage à Freud et à ses théories sur le refoulé et l’hystérie…

     Isabelle Huppert, Erika Kohut dans le film, est une vieille fille de quarante ans, ayant la même maman que Carrie : follement possessive, étouffante et border-line. Elle est enseignante au Conservatoire de Vienne, exerçant sa cruauté plus spécifiquement sur un de ses élèves, Walter, qui entreprend de la séduire. (Ce type est un malade.) Se contentant de visites dans les sex-shops et peep-shows (des moments parfois effrayants), elle décide de le rembarrer d’abord. Versatile et bipolaire, elle lui propose ensuite une relation très spéciale.

     Humiliation, violence : le crescendo est tonitruant ; Isabelle Huppert est encore plus grandiose que dans « Madame Bovary ». On est très loin de l’innocence de « La Leçon de Piano », pourtant sensuel. Rien d’extrêmement érotique, mais tout est très suggestif, entre excitation et répulsion, à l’image du ressenti d’Erika, qui laisse au fil du film ses déviances prendre le dessus. On est à la fois dans « Les Liaisons dangereuses », en plus sulfureux, et dans un film de Breillat, sans les images explicites et dégoûtantes.

     Ce film m’a laissé un goût des plus amers, tellement il est dur et dérangeant. Le tableau est réaliste et cruel, sans aucune concession : il est jeune, magnifique, et va se brûler les ailes en se faisant dévorer les entrailles par le diable, qui s’habille en mémère.

NOTE : 8/20

Claire Carlut

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