​PETITS FILMS ENTRE AMIS

  "La Tour Montparnasse Infernale" narrait l’histoire de deux laveurs de carreaux limités intellectuellement travaillant sur le bâtiment quand cette dernière a connu une prise d’otage façon Nakatomi Plaza dans "Die Hard". "La Tour 2 Contrôle Infernale" conte, elle, l’histoire des pères de ces gentils abrutis qui ont eux aussi connu ce type d’aventure quelques années plus tôt dans un aéroport.

  Pour les trentenaires comme moi (et peut-être comme vous, lecteurs chéris), "La Tour Montparnasse Infernale" avait su marquer le début des années 2000 grâce à un humour décalé tendance débile et des répliques devenues cultes  (« Hum, le caca c’est délicieux » ; « chat échaudé »). 15 ans plus tard et une carrière qui a connu des hauts et des bas, Eric et Ramzy tournent le préquel et, cette fois, c’est Eric qui signe entièrement la réalisation. Problème : est-ce que la recette va fonctionner de nouveau?

    Premier élément de réponse grâce au casting. Si on n’avait pas de doute sur les capacités comiques du duo, ils ont eu la bonne idée de reprendre Marina Foïs, parfaite en secrétaire de ministre ayant réponse à tout et qui doit faire face à un faux Jack Lang (campé par un Grégoire Oestermann complètement jouissif). Mais la grande idée a été de confier le rôle du méchant à Philippe Katerine. Précieux et ridicule à la fois, entouré d’une bande de bras cassés à peine moins bêtes que nos héros, lui et ses gars sont irrésistibles.

   Ensuite contrairement à d’autres licences qui ont tenté un come-back foiré ("Les 3 frères", "les Bronzés", oui, c’est de vous dont je parle), Eric et Ramzy ont eu l’intelligence d’écrire une histoire où l’action se situe dans le passé (les années 80) et qui n’essaie pas de nous caser des références d’aujourd’hui pour faire rire. Ils ont fait ce qu’ils savent faire de mieux, à savoir des gags loufoques, complètement déjantés, comme on pouvait en trouver dans les cartoons ou dans le cinéma burlesque. Le film fait preuve d’inventivité pour nous proposer des situations réjouissantes, par exemple avec un Ramzy transformé en acrobate pour vitres ou le triste sort réservé à des éperviers pas très dociles.

    La réponse est donc oui, "La Tour 2 Contrôle Infernale" fonctionne plutôt bien et on est heureux de retrouver le duo à un tel niveau dans un type d’humour assez peu maîtrisé en France. Toutefois tout n’est pas parfait. Le film connaît certaines longueurs, au début notamment, quand il se concentre trop sur les personnages principaux. On est d’autant plus frustré que le scénario laisse une place trop limitée aux rôles secondaires, décrits précédemment, et qui sont savoureux. Les vannes orales peuvent être un peu lourdes, mais on pouvait penser la même chose à la sortie de "La Tour Montparnasse Infernale". Est-ce que le public s’appropriera les répliques de la même façon ? Seul le temps nous le dira…

 

Note : 13/20

Ash-D