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La Tête Haute (2015) d'Emmanuelle Bercot Avec Catherine Deneuve, Rod Paradot, Benoît Magimel...

  Présenté, hors-compétition, en ouverture du festival de Cannes, ‘‘La Tête Haute’’ prolonge la tradition des films sociaux basés sur la détresse de gamins en mal d’amour. On les a vus fleurir en compétition officielle au cours de la décennie écoulée, de ‘‘Polisse’’ de Maïwenn à ‘‘Mommy’’ de Xavier Dolan en passant par ‘‘Le Gamin au Vélo’’ des frères Dardenne.
    Malony, du haut de ses quinze ans, envoie bouler tous les adultes se présentant face à lui : juges, éducateurs, professeurs. Il n’exprime ses émotions qu’à travers des cris et des insultes. La faute à un père absent et une mère à côté de ses pompes. Tombé dans la délinquance, il erre de foyer en foyer en attendant la majorité.
    Dans le rôle principal, un gamin fait ses grands débuts au cinéma : Rod Paradot. Sans aller jusqu’à le comparer avec Antoine-Olivier Pilon, éblouissant dans ‘‘Mommy’’, le jeune homme convainc immédiatement. Ses partenaires, beaucoup plus expérimentés, tiennent tous leur rôle à la perfection : Catherine Deneuve bien-sûr, mais aussi Benoît Magimel et Sara Forestier. Jusqu’ici, vous l’aurez compris, tout va bien. Malheureusement, au fil des minutes, ‘‘La Tête Haute’’ décline, victime d’un scénario un peu léger.
    Emmanuelle Bercot et Marcia Romano, co-scénaristes, ont choisi dès le départ de placer le spectateur face à la violence de Malony. Le duo s’appuie sur une mécanique un peu facile consistant à répéter, inlassablement, les scènes de violence verbale. Ainsi, quand le môme entre dans le bureau de la juge en charge de son dossier, on devine immédiatement que cela finira mal. Même chose quand il fait face à un proviseur de lycée hésitant à l’intégrer à son établissement.
    Au-delà du scénario, Emmanuelle Bercot n’évite pas, à plusieurs reprises, la caricature. Voir une juge des enfants prendre par la main un délinquant notoire et lui susurrer des mots doux décrédibilise aussitôt le personnage. De la même façon, il apparaît inutile de nous montrer un éducateur masochiste s’investir sans limite dans son travail jusqu’à en perdre sa femme. Au cinéma, tout est question de dosage et ‘‘La Tête Haute’’ finit par céder au pathos et aux émotions faciles.
 
Note : 11/20
Johan Girard
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