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L'amour est un crime parfait (2014) de Jean-Marie et Arnaud Larrieu Avec Mathieu Amalric, Karin Viard, Maïwenn...

   Ah, le bon vieux cinoche snobinard des Larrieu ! Des frangins, nous pourrons citer l'étrange et terriblement soporifique "Peindre ou Faire l'amour" ou le sympathique mais inégal "Les Derniers Jours du Monde" qui est, de loin, ce qu'ils ont fait de mieux à ce jour. Forcément, en allant voir "L'amour est un crime parfait", on savait à quoi s'attendre. Et, de ce point-de-vue, pas de surprise : une direction d'acteurs proche du zéro pointé, un rythme effroyablement lent et un scénario lamentable s'achevant sur un rebondissement grotesque. Bref, du "rien" filmé avec une prétention terrible. A ce niveau là, on frôle le mépris vis à vis du pauvre spectateur qui, naïf, espérait au moins avoir droit à une véritable histoire, avec un début et, pourquoi pas, une fin.
   "L'amour est un crime parfait" n'offre rien de tout cela. Un prof de littérature drague ses étudiantes. L'une d'entre elles, qui pourrait remporter le prix de la plus belle poitrine vue sur grand écran en 2014, passe dans son lit avant de disparaitre. Les flics enquêtent. La soi-disant mère de la disparue débarque. Le prof est sous le charme. Ca ne plait pas à sa soeur avec qui il entretient une relation proche de l'inceste mais surtout beaucoup plus proche du ridicule qui, heureusement pour les Larrieu, ne tue pas.
   Une fois que vous savez cela, rideau, circulez, il n'y a plus rien à voir. Le cinéma français, riche de par la sensibilité, l'audace, la virtuosité et la maîtrise de certains de ses cinéastes (Audiard, Bonitzer, Bonnell, Hazanavicius, Kechiche, Jaoui ...) souffre par ailleurs du manque d'ambition et du nombrilisme d'autres réalisateurs dont Desplechin, Ozon ou les Larrieu sont les têtes de gondole prestigieuses. Soutenus par une certaine presse qui les encourage dans leurs méfaits, ils se croient sans doute suffisamment malins pour ne pas se faire choper par la patrouille.
  Comment peut-on être aveugle au point d'accepter qu'un scénario aussi affligeant que celui-ci soit porté à l'écran ? Il est évident que les Larrieu s'intéressent plus à leurs personnages qu'à leur script. Et pourquoi pas d'ailleurs ? C'est leur droit le plus strict. De là à se foutre totalement de la cohérence de leur histoire, il y a un pas (de géant !) qu'ils franchissent allègrement. A l'arrivée, nous nous retrouvons, cochons de payeurs, devant un polar paresseux ou une comédie ratée, c'est selon. L'intrigue n'a aucun intérêt, le personnage de la mère (interprétée par Maiwenn, décidément plus à l'aise derrière une caméra que devant) est l'une des plus grosses fumisteries vues au cinéma depuis longtemps. En un mot comme en cent, dès qu'il s'agit de filmer une intrigue policière, les Larrieu ne savent pas faire. 
 
Note : 05/20
Johan Girard
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