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Le Boucher (1970) de Claude Chabrol avec Stéphane Audran, Jean Yanne, Antonio Passalia...

   Dans un petit village de province, des femmes sont retrouvées sauvagement assassinées. Qui les a tuées ? Pourquoi ?
 
    L'auteur de ces lignes vous prévient : si vous voulez admirer ce chef d'oeuvre, foncez tête baissée. N'allez surtout pas vous documenter sur le film avant. Et encore moins sur Internet ! Les sites de cinéma livrent des rebondissements au lecteur, l'informent de points importants de l'histoire, ce qui est absolument scandaleux. Le spoiler est le cancer du septième art. D'ailleurs, je ne sais pas si vous avez remarqué mais les bandes-annonces des films d'aujourd'hui multiplient les révélations. Ce ne sont plus des bandes-annonces, ce sont des résumés des films ! On voudrait nous gâcher le plaisir qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
    Quoi ? Pardon ? Je ferme ma gueule, j'arrête les hors-sujets et je passe à la critique du film de Chabrol ? Si je veux ! Tiens, d'ailleurs, je voulais vous parler du passage du franc à l'euro ! Disons-le tout net : on s'est fait sodomiser, on a pris cher. Avant, quand j'allais faire mes courses, je remplissais un cadis avec 200 francs ! Et c'est pas si vieux hein ! Ca date du milieu des années 90 ! Aujourd'hui pour 100 euros, soient plus de 600 francs, mon cadis est à moitié vide ! Si c'est pas un enculage en règle ça ! Et après, on nous parle de la crise, des français qui consomment moins. On nous saigne aux quatre veines et il faudrait qu'on applaudisse. Tiens, les prix des places de ciné, c'est pareil ! Si c'est pas un scandale ça ! Ca me dégoûte !
    Je n'ai même plus envie de faire la critique du film de Chabrol tiens. Le coeur n'y est plus. Pour dire quoi en plus ? Que Jean Yanne est génial ! Mais Jean Yanne est toujours génial ! Que Chabrol a peut-être réalisé là son tout meilleur film, à égalité avec l'immense "Que la bête meure" ? C'est dit ! Que du début à la fin de ce long-métrage totalement prodigieux, on est cloué à notre siège, tendu comme une arbalète ? C'est dit aussi ! C'est bien simple, "Le Boucher" est tellement puissant, tellement impressionnant qu'il me hante depuis que je l'ai vu. En une fraction de secondes, un personnage anodin devient un suspect potentiel. En un claquement de doigts, un type qu'on aimait bien jusque là devient un pire salopard. On ne sait jamais sur quel pied danser. On est manipulé. Grand film, définitivement un très grand film. Pas le genre de merdouille qui passe sur TF1 en prime-time si vous voyez ce que je veux dire. Faut filer au cochon de spectateur du divertissement pré-mâché et faire de l'audimat. Tiens, ça aussi ça m'énerve !
 
Note : 17/20
Johan Girard
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