top of page

Le Choix Des Armes (1981) d'Alain Corneau avec Yves Montand, Gérard Depardieu, Catherine Deneuve...

   Si je vous dis "polar français", vous allez me répondre : "Melville ! "Le cercle rouge" ! "Le doulos" ! "Le deuxième souffle" ! "Le samouraï" !". Un bon point pour vous. Et si je vous demande de me citer les héritiers de Melville, vous allez forcément me répondre "je ne suis pas ton élève connard et on n'est pas dans une école de cinéma". Ce qui n'est pas faux. Mais réfléchissons-y quelques instants. Qui incarne à la perfection l'après Melville ? Quel réalisateur a su respecter la grande tradition du film noir à la française sans la caricaturer ni la dénaturer ? Alain Corneau bien-sûr.
   Le réalisateur, mort en 2010, a laissé derrière lui une flopée de drames poignants (à commencer par "Série Noire") et plusieurs films policiers remarquables (citons par ordre chronologique "Police Python 357", "Le Choix Des Armes" et bien plus tard "Le Cousin"). Arrêtons nous sur le deuxième long-métrage cité : "Le Choix Des Armes" confronte deux mondes distincts qui s'entrechoquent. Ces deux univers sont ceux de Mickey (Gérard Depardieu), un voyou jeune et incontrôlable, et de Noël (Yves Montand), un ancien truand à la retraite. Le premier vient de s'échapper de prison, tuant un flic au passage. Le deuxième se la coule douce à la campagne, logeant dans une gigantesque demeure au milieu des chevaux.
   Mickey déboule chez Noël pour se cacher. La nouvelle génération de voyou rencontre l'ancienne génération. Alain Corneau, plus inspiré que jamais, filme ces deux hommes que tout sépare. Ils se reniflent. Ils se provoquent. Puis, quand la police débarque, les mots se font rares. Il n'est plus temps de parler mais de flinguer.
   La première chose qui frappe en regardant "Le Choix Des Armes", c'est la perfection absolue du scénario signé Michel Grisolia et Alain Corneau. Sec comme un coup de trique, il réserve de multiples surprises, des rebondissements fabuleux mais sans que ce soit gratuit. L'ensemble coule de source. La mécanique est implacable. Second point à évoquer absolument : les acteurs. Yves Montand est magnifique dans le rôle du vieux gangster embourgeoisé. Deneuve, Galabru, Lanvin, Anconina sont tous excellents. Mais que dire de Gérard Depardieu, bête sauvage, indomptable, qui emporte tout sur son passage ? Quand cet homme était encore acteur, il crevait l'écran.
   Passons sur les autres qualités du film sous peine de sombrer dans le catalogue d'adjectifs laudatifs. Retenons juste que, plus de trente ans après sa sortie, "Le Choix Des Armes" s'est imposé comme un classique. Sa qualité d'écriture, sa puissance narrative vous laisseront sans voix.
 
Note : 17/20
Johan Girard
bottom of page