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Le Prénom (2012) de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière avec Patrick Bruel, Valérie Benguigui, Charles Berling, Guillaume de Tonquédec...

     Dans ce film, on retrouve un peu d’"Un air de famille", un peu du "Dîner de cons", et beaucoup de "Carnage", l’adaptation de la pièce de Yasmina Reza par Polanski.
     Le film utilise les ressorts de la pièce : le huis-clos, l’opposition des personnages, et des échanges vifs, drôles, parfois polémiques. Il est clair que le verbe supplante l’action, un dîner entre « amis ». Il est dommage que les personnages soient réduits à des clichés, mais l’interprétation des comédiens est des plus justes. 

     Nous sommes donc chez un couple d’enseignants, Pierre (Charles Berling), professeur à la Sorbonne et Elisabeth (Valérie Benguigui), enseignante au collège. Le couple reçoit Vincent (Patrick Bruel), le frère d'Elisabeth, à la réussite insolente et Claude (Guillaume de Tonquédec), un ami un peu candide, gentillet. Tous ces personnages sont présentés par une voix-off qui pastiche (dans le fond et la forme) l’épilogue d’Amélie Poulain, en moins rhétorique.
    En attendant l'arrivée d'Anna, sa femme, toujours en retard, Vincent dévoile le prénom du bébé choisi pour son fils à naître … L’annonce est fracassante. S’en suivent des moments de débats, de crises, et des quiproquos. L’arrivée d’Anna relance la débâcle. Les cibles sont multiples : chacun a droit à son procès. Les reproches, les attaques fusent : cela tourne au jeu de la vérité.
     Les travers des relations humaines sont mis à jour ; les révélations font tomber les masques et là, la comédie devient franchement dramatique. Mais là où Polanski ne s’était pas contenté de filmer une pièce de théâtre mais avait proposé une mise en scène signifiante avec un cadrage, parfois étouffant, par des gros plans, des contre-plongées qui révèlent toute la laideur de ses personnages,  la mise en scène du « Prénom » n’est pas aussi inspirée. En revanche, le texte est intelligent, très rythmé, avec de sacrés points forts, notamment les tirades inspirées de Vincent, de Pierre ou de Babou, qui explose à la fin du dîner.
     Le plaisir est là, le divertissement aussi. La simplicité plait à un plus grand nombre. Mais la subversion est moindre. Cela ne vaut pas « Cuisine et dépendances ».

NOTE : 12/20

Claire Carlut

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