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Legend (2016) de Brian Helgeland avec Tom Hardy, Emily Browning, Taron Egerton...

   En fait, sans vouloir casser le suspense d’entrée de jeu (hum vous la sentez l’humeur taquine hein?), non il n’y aurait pas forcément grand chose à dire de plus sur ce film. C’est un peu rabat-joie de commencer ainsi, mais « Legend » est un film qui n’a rien de bien original (à un détail près que nous verrons plus tard). Vous avez déjà vu « Casino » et « Les affranchis » de Scorsese ? Et bien, tout ici rappelle le génie de ces deux films, le génie de la mise en scène de Scorsese qui, peut-être, sans le savoir allait redéfinir les codes du film de gangster et serait alors maintes fois copié. Ainsi, « Legend » suit  le schéma classique : ascension d’un gang (ici dans l’East end londonien, quartier populaire et fameux notamment pour sa pègre), arrivé à son apogée, flics à la ramasse puis un des chefs du gang se sent tiraillé par une question personnelle (une gonzesse en l’occurrence, comme souvent) qui mènera à un déclin brutal et psychotique. Même en l’écrivant, c’est caricatural. Néanmoins, bien que très peu original dans la mise en scène (très léchée et classe, comme Scorsese donc) et dans le scénario, le film reste diablement efficace. Même si on préfère toujours l’original à la copie, l’histoire des jumeaux Kray reste captivante, comme le sont souvent les récits de gangster (en toute subjectivité bien sûr). La clé de voûte du scénario : les dialogues, toujours dans le ton juste, tantôt dramatiques, tantôt drôles et peu avares en punchline (so british, pour le cliché). On perçoit rapidement que Brian Helgeland a surtout officié dans le cinéma en tant que scénariste.
   «Bon, alors, c’est quoi ce fameux détail qui fait que tu nous bassines avec ce film ?» me direz-vous. Bien, allons-y. Vu que vous êtes des petits malins, vous aurez noté que dans mon introduction à l’humour douteux, j’ai mentionné Tom Hardy : vous voyez où je veux en venir ? Oui, une forme de sexe oral à l’écrit. Car si à la fin je mets une note plutôt positive à ce film, c’est bien grâce à la performance incroyable de l’acteur. Imaginez le délire : les jumeaux Kray (les chefs du gang en l’occurrence) sont tous les deux incarnés par Hardy ! Le Londonien passe alors du frangin schizophrène et psychotique (Ronnie Kray) au frangin entrepreneur et plus sociable (Reggie Kray) d’une scène à l’autre, voir dans la même scène avec brio. Comme De Niro ou encore  Pacino à leur époque, Hardy a une gueule, une voix et un jeu taillé pour ce type de rôle. Un véritable numéro de voltige.
   Vous l’aurez compris, si je suis allé voir ce film, c’est en partie pour Tom Hardy. C’est également la principale raison qui devrait vous pousser à voir « Legend ». Après avoir  impressionné dans « Bronson », « Quand vient la nuit » et « Mad Max : Fury road » (qui d’autre que lui pour jouer ce rôle franchement ?), Tom Hardy confirme qu’il est l’un des meilleurs acteurs de sa génération. Ça tombe bien, il sera à l’affiche du prochain Innaritu avec Di Caprio...
 
Note : 13/20
Nifa
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