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Les Premiers, Les Derniers (2016) de Bouli Lanners avec Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément...

   Cette critique fait mal au cœur. On aime Bouli Lanners "l’acteur". On aime Bouli Lanners "le réalisateur". On aime Bouli Lanners "l’homme". Croisé dans un festival, il se révèle aussi disponible, sympa, souriant, rigolard que son image publique le laisser deviner. Un mec bien qui vogue de succès en succès sans choper le melon. Forcément, cela fait donc un peu de peine d’écrire que son nouveau film nous laisse de marbre.
   Petit retour en arrière pour ceux qui débarqueraient de Pluton et ne connaitraient pas la carrière du Belge : une cinquantaine de films au compteur en tant qu’acteur, de ‘‘Les convoyeurs attendent’’ à ‘‘Aaltra’’ en passant par ‘‘Un long dimanche de fiançailles’’, ‘‘J’ai toujours rêvé d’être un gangster’’, ‘‘De rouille et d’os’’ ou le totalement génial ‘‘Kill me please’’. Un parcours riche et varié. Le metteur en scène est plus discret que l’acteur : il a tourné trois longs métrages de 2004 à 2011, le sommet de son œuvre étant le magnifique ‘‘Eldorado’’.
  ‘‘Les premiers, les derniers’’ est donc le quatrième film de Bouli Lanners. Le cinéaste s’éloigne du cinéma bucolique et nostalgique de son œuvre précédente ‘‘Les géants’’ pour revenir à un cinéma aride et hanté par la mort. Cochise (Albert Dupontel) et Gilou (Bouli himself) sont deux chasseurs de prime engagés par un type peu scrupuleux. Lancés à la recherche d’un téléphone portable contenant une vidéo compromettante, leur route croise celles de personnages tous aussi paumés les uns que les autres.
   Quel film étrange ! Porté par une ambiance futuriste dans un Monde quasi désert, ‘‘Les premiers, les derniers’’ impressionne immédiatement grâce à sa photographie magnifique. Visuellement, c’est certain, le compte y est. Inutile d’aller frapper à la porte de Tarantino, Inarritu ou Miller pour en prendre plein les yeux. On aurait aimé en dire autant du scénario. Nos deux chasseurs de prime errent comme des âmes en peine. Fatigués, en mauvaise santé, ils portent toute la misère du monde sur leurs épaules et nous entrainent avec eux. D’emblée, le film se révèle cafardeux et plus les minutes s’égrènent, plus il balbutie. Les personnages secondaires défilent sans que l’on ait le temps de s’attacher à eux. Lanners semble se désintéresser de l’intrigue (le portable sera-t-il récupéré ? On s’en fiche complètement !) pour se concentrer sur ses acteurs qu’il filme avec un amour non feint : Suzanne Clément, Michael Lonsdale, Serge Riaboukine, Albert Dupontel, Aurore Broutin sont tous formidables mais ne suffisent pas à combler les lacunes scénaristiques et les récurrents problèmes de rythme. Dommage.
 
Note : 10/20
Johan Girard
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