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Midnight Special (2016) De Jeff Nichols Avec Michael Shannon, Jaeden Lieberher, Joel Edgerton...

    A 37 ans, Jeff Nichols vient de boucler son quatrième long métrage. Ce qui le rend beaucoup plus précoce que Terence Malick, à qui il est souvent comparé, mais en fait un petit joueur si l’on songe qu’à 27 ans Xavier Dolan va tourner son sixième film. Passons cette introduction chiffrée totalement inutile pour nous concentrer sur la carrière du bonhomme. Il monte doucement mais sûrement en puissance puisque, jusqu’à ‘‘Mud’’ sorti en 2012, chacun de ses films semblait supérieur au précédent.
  Avec ‘‘Midnight Special’’, Nichols semble vouloir franchir un nouveau palier en s’attaquant, selon la presse cinéma française, au mythe Steven Spielberg période ‘‘Rencontre du troisième Type’’ (1977) et ‘‘E.T’’ (1982). Certains journalistes ont même écrit qu’avec ce nouveau film, Nichols EST le nouveau Spielberg, ce qui en dit long sur le niveau actuel de la presse française. Calmons nos ardeurs. ‘‘Midnight Special’’ est un bon film plombé par quelques trous d’air scénaristiques et des effets spéciaux décevants.
   Tout commence dans une bagnole lancée à toute allure sur les routes des Etats-Unis. Deux types inquiets protègent un gamin lisant calmement des bandes-dessinées à l’arrière de la caisse. Les trente premières minutes de ‘‘Midnight Special’’ sont un régal. Tout y est : rythme endiablé, mise en scène au taquet, personnages mystérieux dont on ne sait rien ou presque. Qui sont-ils ? Pourquoi fuient-ils ? Qui est à leur trousse ? Nichols ménage le suspense et l’on savoure ce parti-pris à une époque où 1 film sur 2 démarre par une voix-off paresseuse nous expliquant ce que nous sommes en train de voir à l’écran (au cas où l’on serait trop con pour comprendre).
    Après trois scènes d’action réussies et l’intégration parcimonieuse d’éléments de science-fiction, le rythme faiblit et on comprend alors que Nichols se fiche pas mal des pouvoirs du gamin, et encore plus de son avenir sur Terre ou ailleurs. Ce qui intéresse vraiment le cinéaste, c’est le lien qui unit ce môme fragile aux adultes qui l’entourent. En cela, ‘‘Midnight Special’’ est bien plus proche de ‘‘Signes’’ de Shyamalan ou ‘‘Un monde parfait’’ de Eastwood que des films de Spielberg cités plus haut. Preuve ultime : Spielberg a toujours accordé énormément d’importance aux effets spéciaux (voir le redoutable ‘‘La Guerre des Mondes’’) et il y a fort à parier qu’il ne se serait pas contenté de ceux proposés lors de l’épilogue, un brin décevant, de ‘‘Midnight Special’’.
 
Note : 14/20
Johan Girard
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