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Mon roi (2015) de Maïwenn avec Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot, Louis Garrel…

   Ces jours-ci, je trouvais que tout n’était que vacuité. Le cinéma, la télévision, surtout. Enfin une bouffée d’air frais, avec de la profondeur, de l’analyse, de l’intelligence. Il faut dire que l’idée est simple mais efficace : filmer une histoire d’amour, capter les jeux de pouvoir et surtout explorer la soumission à la perversion narcissique. Rien de tel que ce couple d’acteurs extraordinaires : Emmanuelle Bercot (qui a bien mérité son César, je vous assure !) et le divin (cent) Cassel, qui peu à peu, mange sa dulcinée, mange l’espace, dévore tout sur son passage. Il faut dire qu’il y a peu de personnages secondaires, mais on est très bien servi – Louis Garrel, hilarant par exemple. Tout est fait pour que nous soyons nous aussi dans la spirale de cette histoire, comme happés, sans rien de parasite autour. Et ça marche ! La subtilité est là, du dialogue au jeu des acteurs. On se laisse nous aussi berner par le « Roi », complètement ambivalent, qui nous envoûte, qui nous balance contre le mur, qui nous réclame, qui nous ignore.
   Le petit plus du film, c’est le mélange des genres : le rire, l’empathie, le frisson, tout se succède, se mélange. (La veine comique de Vincent Cassel est très bien exploitée, sans excès…) Le petit moins, c’est ce balancement temporel, et parfois on s’y perd. Il y avait « avant », la rencontre, le bonheur, le début de la fin, puis le présent, l’accident de ski, qui oblige Tony (Emmanuelle Bercot) à rester dans un centre de rééducation, le temps de méditer sur ce « je/nous », comme dit la psy dans le film, qui la blesse. Là, je me dis que Maïwenn en a fait un peu trop.
  En tout cas, ce qui est sûr, c’est que tout comme «Laurence Anyways», le film m’a beaucoup plu, grâce à la finesse de son analyse psychologique et à l’interprétation superbe des acteurs. Vincent Cassel a détrôné mon cher Melvil Poupaud. Mon roi !
 
Note : 16/20
Claire Carlut
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