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Passion (2013) de Brian De Palma avec Rachel McAdams, Noomi Rapace, Karoline Herfurth...

   Brian De Palma. Rien que le nom claque. Un monstre du cinéma le mec. Auteur d'une brochette de films devenus des classiques, de "Pulsions" à "Scarface" en passant par "Carrie", "Les incorruptibles", "Blow out" ou "L'impasse". Que des chefs d'oeuvre ! Sauf que ça commence à dater. Brian le barbu a aujourd'hui 72 piges et il fatigue sévèrement. Depuis la fin des années 90, le réalisateur américain a mis en boîte "Mission To Mars", "Femme Fatale", "Le Dahlia Noir" ou "Redacted". Aucun intérêt. Sa cuvée 2013, "Passion", le décrédibilise encore un peu plus.
   Déjà, que quelqu'un m'explique comment un remake de "Crime d'amour" d'Alain Cornaud peut voir le jour ? On a été méchants et on cherche à nous punir, c'est ça ? Et De Palma, il a claqué toute sa thune en putes et en coke ou quoi ? Quel besoin a-t-il de cachetonner de la sorte ? Pourquoi les vieux réalisateurs admirables d'antan deviennent si souvent des machines à pondre du nanar ? Un jour, on se penchera sur le cas Francis Ford Coppola...
   Revenons à "Passion". Ou "Crime d'amour" plutôt. Une femme de pouvoir tyrannique (Kristin Scott Thomas) fait d'une employée (Ludivine Sagnier) sa chose. Elle la manipule, la pervertit, jusqu'à ce que la jeune naïve craque et cherche à se venger. Comme un synopsis de trois lignes ne fait pas un film, il faut ajouter à cette histoire de soumission et de vengeance une bonne dose de désir, de sexe et ... du vide, beaucoup de vide.
 "Crime d'amour" était un mauvais film. "Passion", qui reprend exactement la même trame, est un nanar de la pire espèce. Son gros point faible est son casting. Autrement dit, si Rachel McAdams et Noomi Rapace étaient des actrices, ça se saurait. Cette faiblesse de taille n'étant que la première d'une longue série, nous ne listerons pas ici tout ce qui ne fonctionne pas dans Passion. Pourquoi ? Mais parce que rien ne fonctionne, justement !!!!! A titre d'exemple, la description faite du monde de l'entreprise est caricaturale à mort et les scènes érotiques sont involontairement drôles. On ne demandait pas à De Palma de se hisser au niveau de "Mulholland Drive" ou "Bound". Là, ça bande dru ! On aurait juste souhaité qu'il essaie de rendre son histoire un minimum crédible.
  Les fans inconditionnels du cinéaste me diront que la mise en scène est enthousiasmante, qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, ne pas cracher dans la soupe, ne pas brûler ce qu'on a aimé par le passé bref les fans de De Palma ont plein de phrases toutes faites dans leur besace, il faut le savoir. Soit. C'est vrai qu'il y a des mouvements de caméra savoureux. C'est vrai aussi que le split screen (l'écran séparé en deux parties) qu'on peut admirer dans "Passion" est du plus bel effet. Mais ces quelques trouvailles de mise en scène ne feront pas oublier l'essentiel : Brian de Palma n'a plus rien à raconter.
 
NOTE : 04/20
Johan Girard
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