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PERSONAL SHOPPER (2016) de Olivier Assayas Avec Kristen Stewart, Lars Eidinger, Sigrid Bouaziz...

   Maureen, une jeune américaine vivant à Paris, achète des fringues pour une femme riche et trop occupée pour s’en charger elle-même. Elle est une ‘‘Personal Shopper’’. Anéantie par le décès récent de son frère jumeau, elle tente de prendre contact avec lui dans l’au-delà grâce à ses dons de médium.
   A quand remonte le dernier film dans lequel une actrice est filmée avec autant de passion par son metteur en scène ? ‘‘Personal Shopper’’ est une déclaration d’amour. Kristen Stewart est de tous les plans. Sereine ou inquiète. Confiante ou apeurée. Nue ou habillée. Olivier Assayas la filme comme Claude Sautet filmait Romy Schneider. Le rythme, délicieusement lent, permet au cinéaste de développer soigneusement les fausses pistes pour nous amener vers des Mondes étranges. ‘‘Personal Shopper’’ vogue ainsi entre le drame (comment se débarrasser de la douleur ?), le surnaturel (les tentatives de dialogue avec un frère disparu) mais surtout le thriller. Maureen reçoit des sms menaçants toute la journée et s’interroge sur l’auteur de ces envois. Le spectateur, manipulé, ne sait plus où donner de la tête. Sommes-nous dans la tête de Maureen ? Ces sms sont-ils le fruit de son imagination ? ‘‘Personal Shopper’’ est-il au contraire un pur film fantastique ? A moins que tout soit réel et que la jolie brune soit réellement menacée ?
   Sans aller jusqu’à faire du David Lynch, Assayas nous manipule avec génie. Les journalistes les plus moqueurs vous diront que les scènes de fantômes sont ridicules. Ne les écoutez pas, ce sont les mêmes qui s’agenouillent devant chaque production japonaise ou thaïlandaise si un fantôme pointe le bout de son nez. ‘‘Personal shopper’’ est un jeu de piste permanent. Et cela dure jusqu’à la dernière seconde. La lenteur du récit fait le reste rappelant le ‘‘Somewhere’’ de Sofia Coppola. Maureen va et vient de Londres à Paris, accrochée à son téléphone portable. Terriblement seule. On rêve de pouvoir lui tendre la main à travers l’écran pour l’aider à combler le vide et la douleur, l’aider à vaincre sa peine. Et c’est bouleversant.
Note : 15/20
Johan Girard
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