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Rosalie Blum (2016) de Julien Rappeneau Avec Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi, Alice Isaaz...

  En ces temps de crise, les producteurs de cinéma misent inlassablement sur des films construits pour divertir le grand public qui ne demande que ça. A l’affiche des multiplex fleurissent des produits ultra calibrés qui, si l’on schématise un peu, se divisent en deux catégories : les blockbusters américains et les comédies romantiques à la con. Dans le premier cas, ce sont souvent des adaptations sans âme de comics, des films de super-héros calqués les uns sur les autres qui ont pour vocation de faire un maximum de blé. Le summum de cette logique mercantile a été atteint en 2012 avec ‘‘The Amazing Spider-Man’’ de Marc Webb, copier/coller honteux du ‘‘Spider-Man’’ de Sam Raimi, sorti une décennie plus tôt. Mais intéressons nous plutôt à la deuxième catégorie, plus difficile à cerner, celle des comédies romantiques.
    Dans cette ‘‘case’’, il y en a pour tous les goûts, surtout les plus immondes. Le cinéma français en a fait sa spécialité. Citons au hasard ‘’Joséphine’’, ‘’20 ans d’écart’’, ‘‘Amour et turbulences’’, ‘‘Tu veux ou tu veux pas’’ ou encore ‘‘Ange et Gabrielle’’. Si vous n’arrivez pas à détecter, parmi les dizaines de sorties ciné hebdomadaires, les films les plus immondes, on vous donne un truc : s’il y a Patrick Bruel sur l’affiche, c’est forcément à chier. Notez que cette astuce marche aussi pour les drames, les thrillers, les polars. Mais nous nous égarons. Chaque année, quelques perles rares surnagent dans cet océan de médiocrité. ‘‘Rosalie Blum’’ en est l’exemple le plus récent.
    Premier film de Julien Rappeneau (encore un ‘‘fils de’’), adapté d’une BD de Camille Jourdy, ‘‘Rosalie Blum’’ narre le quotidien de trois personnes souffrant de solitude : Vincent, un trentenaire étouffé par une mère foldingue. Aude, une jeune-femme au chômage et en froid avec sa famille. Et la fameuse Rosalie, commerçante mystérieuse qui multiplie les allers-retours dans une prison locale. Lorsque Vincent croise la route de cette dernière, son visage lui rappelle immédiatement un événement passé. Mais lequel ? Obsédé par cette femme, il décide de la filer discrètement dans les rues de la ville. La suite est une série d’événements inattendus, de pirouettes scénaristiques inspirées, de rebondissements cocasses. Construit, on vous l’a dit, comme une comédie romantique, ce long métrage malicieux choisit rapidement de s’en écarter. ‘‘Rosalie Blum’’ a d’ailleurs une qualité rare : il est imprévisible. Le scénario multiplie les fausses pistes comme dans un Agatha Christie, la narration est alors brisée brutalement et les personnages que l’on croit secondaires apparaissent sur le devant de la scène. A la fois singulier, drôle et touchant, ‘‘Rosalie Blum’’ est un divertissement intelligent. Un véritable coup de cœur.
 
Note : 15/20
Johan Girard
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