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Télé Gaucho (2012) de Michel Leclerc avec Eric Elmosnino, Maïwenn, Félix Moati, Sara Forestier...

     Eric Elmosnino, impeccable depuis « Gainsbourg, vie héroïque » et « Le Skylab », est la figure de proue de la fameuse Télé-gaucho. Sa compagne, jouée par Maïwenn, est une militante extrême, caricature du gauchisme engagé, voire enragé. Un jeune candide, joué par le fils Moati, arrive au milieu de cette joyeuse troupe, sans trop de hasard... Oui, c’est bien le schéma classique du roman d’apprentissage : il monte à Paris, quittant une vie provinciale et des parents aux antipodes de la culture artistique, pour

« vivre sa vie ».  Il goûte tout de suite à l’amour en rencontrant Sara Forestier au fil d'un reportage improvisé. ​

      C’est donc un film qui réunit une pléiade d’acteurs parfaits pour les rôles, avec une mention spéciale pour Zinedine Soualem qui joue Jimmy, acteur durant l’âge d’or du porno. Le couple Jean-Lou / Yasmina (Eric Elmosnino et Maïwenn) est ultra-vraissemblable : le duo fonctionne bien, leurs échanges sont hilarants. Autour de ce noyau dur gravitent des personnages fantasques et marginaux, Adonis, artiste loufoque qui tourne des clips assez barrés, ou encore un vieux barbu ressemblant à la fois à Claude Monet et à Verlaine déclinant.

      J’espère que vous apprécierez les dialogues savoureux car derrière des apparences un peu brouillon, le film est bien ficelé, et très drôle. (« Le porno, c’est de droite ! » hurle Maïwenn en plein tournage d’une scène sur les toits. Le meilleur reste l’histoire de la « bonnette oubliée », mais je ne vous dirai rien de plus à ce sujet…)​

      En bref, c'est un film encore plus réussi que le précédent (qui était déjà très bien écrit, avec des figures principales désopilantes : Sara Forestier, encore, et Jacques Gamblin) : quelle belle entreprise libertaire que voilà ! Mais bon, les spectateurs n'ont pas été au rendez-vous ; les scores sont si faibles que, comme dans une élection politique, les frais de campagne ne seront pas remboursés… Dommage, car il me semble qu’on tient là quelque chose d’authentique, de savoureux, comme une mousse au chocolat maison.

           Cependant, avec un titre comme « Télé Gaucho » et une affiche qui peut rappeler le « j’m’en branle » du « Péril Jeune », il est sûr que le public visé reste un public assez restreint. Les initiés seront ravis. Les autres ne comprendront rien, sauf la caricature de certains personnages, pourtant colorés.

 

NOTE : 16/20

Claire Carlut

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