​PETITS FILMS ENTRE AMIS

  Plantons le décor : Wong Kar-Wai, c'est beau mais c'est chiant. Alors Wong Kar-Wai qui fait un film de kung-fu, ça fout un peu les jetons... Une fois n'est pas coutume, je vais donc pouvoir ravaler ma langue de vipère. (Qui a dit "et la fermer" ?)

    A force de films dépressifs, j'avais oublié que la force de ce réalisateur venait de la beauté de ses images. "The Grandmaster" se regarde clairement comme on regarderait un tableau de maître. La vie d'Ip Man, grand maître kung-fu, est sublimée par le soin apporté au moindre plan. Chaque détail est soigné, les chorégraphies de combat sont superbes avec ces corps qui se battent comme on danse (enfin pas moi mais vous certainement) et l'histoire d'amour qui devient peu à peu le centre du film prend tout son sens dans ce foisonnement de beauté. Bizarrement ce qui plombait les trois dernières réalisations de Wong Kar-Wai trouve ici tout son sens avec cette mélancolie qu'il arrive à transmettre à travers l'écran.

   On peut reprocher quelques "tics" de réalisation agaçants (une image saccadée et ralentie un peu trop présente) et une histoire un peu "brouillonne" avec une foule de personnages secondaires pour ne pas en faire grand chose finalement. Wong Kar-Wai serait en train d'en refaire une version longue pour développer ces histoires parallèles. Vas-y Wong ! Lâche toi ! C'est mieux que les histoires d'amour à la Lelouch.

 

Note : 17/20

Jul.