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The Secret (2012) de Pascal Laugier avec Jessica Biel, Jodelle Ferland, Stephen McHattie...

   Dans une ville paumée de l'état de Washington, les habitants vivent entre chômage et ennui. Pour ne rien arranger, les disparitions d'enfants sont devenues monnaie courante. Un mysterieux "Tall Man" en serait le responsable.
   Laugier fait partie des cinéastes qui bousculent le spectateur. Pour son premier film, "Saint Ange", il avait déjà laissé transparaître de bonnes idées malgré de nombreuses faiblesses scénaristiques. C'est avec "Martyrs" qu'il franchit un cap. Une expérience forte, à la limite du soutenable. Un cinéma psychologique réalisé magnifiquement. Les images me sont restées en tête pendant bien longtemps comme celles d'"Orange Mecanique" ou de "Requiem For A Dream". Le film de torture ultime. Un coup de maître.
   Pour son premier film américain, il prend un scénario ultra classique pour emmener le spectateur dans une réflexion dérangeante et surprenante. Difficile de parler de ce film sans laisser échapper quelques révélations mais Laugier ne prend jamais son spectateur pour un con. Les twist scénaristiques ne sont finalement rien face au message ambigü de ce film. Moral ? Immoral ? Le réalisateur nous laisse libre de notre choix et seul face à notre conscience.
   On se retrouve devant un thriller classique dans la forme : plans séquences brumeux, kidnappeur insaisissable, héroïne torturée (au sens propre et figuré)... On pourrait se croire chez Fincher (référence à la mode, je l'avoue) mais le fond psychologique surpasse cette forme académique pour nous interroger sur nos propres choix. C'est finalement presque un film social sur les dérives du capitalisme et l'envie de se sortir de la misère. On appréhende donc "The Secret" différemment selon notre personnalité. Très fort ! La France tient là un très grand réalisateur.
   Même Jessica Biel n'est pas insupportable et en à peine plus de 90 minutes, on est happé par cette histoire sociale, non manichéenne et politiquement incorrecte. Ceux qui s'attendaient à un "Se7en" bis ont dû être déçus. Tant pis pour eux.
 
Note : 16/20
                                                                                                                                           Jul.
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