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Trance (2013) de Danny Boyle avec James McAvoy, Vincent Cassel, Rosario Dawson...

   On ne présente plus Danny Boyle, adoré de toute une génération de cinéphiles pour ses deux premières oeuvres sorties au début des années 90 : "Petits meurtres entre amis" et "Trainspotting". Le moins que l'on puisse dire, c'est que le bonhomme a fortement déçu par la suite, à une notable exception près : le formidable "28 jours plus tard", le meilleur film de zombies des 20 dernières années. Oui, on vous l'accorde : dit comme ça, la formule est un peu pompeuse et pourtant, c'est tellement vrai. "28 jours plus tard" prouve que Danny Boyle est capable de se hisser au niveau des meilleurs. Rarement, cependant, parce que le cinéaste traîne de sacrés boulets à ses pieds. A commencer par l'opportuniste et mollasson "La plage", l'improbable "Millions" ou, terminons par le summum du mauvais goût, le putassier et racoleur "Slumdog Millionnaire". Tout ça, c'était avant "Trance". Comment vous dire ? Prenez le pire de tout ce que le cinéma de divertissement produit depuis quelques mois. De "The Call" à "Man of steel" en passant par "After Earth", "Cloud Atlas" ou encore "Dead Man Down". Listez les pires scènes des films cités, additionnez les, l'ensemble du désastre sera encore très éloigné du désormais culte "Trance". Il faut vraiment bosser chez Télés7jours, 20Minutes ou Studio-CinéLive pour supporter un tel déferlement de mauvais cinéma.
    L'intrigue, déjà, suinte le nanar à des kilomètres. Jugez plutôt : Un type vole un tableau d'une valeur inestimable, reçoit un coup sur la tête, oublie où il l'a caché, et pour solutionner cet épineux problème, il va consulter une spécialiste de l'hypnose (y'avait plus un seul médecin de libre ? Pas un hôpital prêt à l'accueillir pour le soigner ?). Dès lors, forcément, la nana en question a une bouche pulpeuse et des obus à la place des seins. Rosario Dawson dans le rôle de la spécialiste de l'hypnose, c'est déjà à se pisser dessus, mais alors quand le voleur en tombe follement amoureux et se fait doubler par son associé qui, le salaud, se la tape en premier, là on frôle la crise de rire. Imaginez quand-même cette brochette de couillons, bavant devant Miss 95D, en oubliant presque pourquoi ils sont venus la voir !!!! Bref, passons. Dans le rôle des tocards de service, se demandant ce qu'ils sont venus faire dans cette galère (je veux dire, à part se frotter contre Rosario Dawson) : Vincent Cassel, qui était encore un acteur respectable il n'y a pas si longtemps, et James McAvoy, qui porte un nom à jouer dans une équipe de foot écossaise, mais, malheureusement pour nous, a préféré être acteur.
     Le ridicule ne tuant pas, Danny Boyle, en plus de son abominable direction d'acteurs et de son scénario moisi, décide de booster l'ensemble avec une mise en scène survitaminée, des images colorées qui pousseraient un borgne à s'arracher l'oeil qui lui reste, et des coupes incessantes dans son montage, ô combien, opportuniste. Il faut gaver le cochon de payeur, ne pas lui laisser le temps de souffler. Pour cela, on fait comme les autres (Snyder, Emmerich, Tony Scott, ah non merde, lui il est mort, citons alors son clone : Daniel Espinosa). Ces gens là ont la fâcheuse tendance à condenser au maximum les dialogues, écourter autant que possible chaque scène à peu près calme pour favoriser les changements d'angles de caméra, les plans de coupe, les poursuites et les coups de feu. Ce n'est plus du cinéma c'est une ode à l'épilepsie.
 
Note : 01/20
Johan Girard

 

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